Les crèmes pour cuissard sont-elles efficaces ?

Il existe autant de crèmes et de gels que de pathologies chez les cyclistes aux séants délicats. Difficile de déterminer lesquelles sont les plus adaptées à une pathologie plutôt qu’à une autre. Rentrons dans le détail de ces spécificités au sein de nos questions de santé.

Crèmes, gels et pommades, à manipuler avec précaution

On peut les classer en trois catégories :

  • Les préventives qui ont vocation, comme leur nom l’indique, à empêcher l’apparition de rougeurs, irritations ou blessures.
  • Les apaisantes qui visent à atténuer gênes et douleurs modérées.
  • Les curatives qui sont le plus souvent des pommades contenant des anti-inflammatoires pour soigner une pathologie plus sévère.

Certains s’improvisent soigneurs et utilisent toutes sortes de produits sans imaginer les effets secondaires parfois encore plus handicapants que leur utilisation peut entraîner.
Dans certains cas, un soulagement peut être ressenti sur le moment mais cela peut déplacer le problème.

N’étant ni médecins, ni pharmaciens, nous nous garderons bien de conseiller une crème plutôt qu’une autre. Il est donc recommandé de recourir à ces produits qu’en dernier recours et, de préférence, sur avis médical. Certains produits contenus dans des crèmes ou gels apaisants étant proscrits par la réglementation anti-dopage, cet avis médical est même plus que recommandé pour la pratique du cyclisme en compétition.

Le choix d’un cuissard et d’une selle adaptés à sa pratique (lire aussi choix cuissard et choix selle) et un usage adapté restent les meilleurs atouts pour prévenir irritations et blessures. En cas de problème, il convient de s’assurer avant tout de respecter ces quelques règles d’usage élémentaires. Elles suffisent souvent à éliminer les problèmes les plus courants.
Des solutions peuvent aussi être trouvées ailleurs que dans l’armoire à pharmacie. Sur le réglage de sa position sur le vélo. Une mauvaise hauteur de selle provoque, par exemple, souvent des douleurs au niveau de l’entrejambe (trop haute) ou des genoux (trop basse). Une étude posturale réalisée par un spécialiste suffit parfois à résoudre ce genre de gêne récurrente.

Soulagement momentané contre inconvénients durables

Certaines crèmes utilisées par des cyclistes ne sont pas spécifiquement destinées à la pratique cycliste. De nombreux jeunes parents empruntent par exemple la crème apaisante de leurs bébés (et certains continuent à les utiliser quand leurs enfants n’en ont plus besoin). L’effet escompté peut être au rendez-vous sur le moment ou épisodiquement mais une utilisation régulière peut entraîner une fragilisation de l’épiderme qui, ramolli, supportera de moins en moins les frottements.

Il existe aussi des crèmes conçues spécifiquement pour les cyclistes ou les fonds de cuissard. Leurs origines remontent à l’époque de la fameuse peau de chamois. Matière rugueuse, encore plus après lavage, chacun avait sa recette pour l’attendrir. Eau savonneuse, bicarbonate de soude, graisses en tout genre et huile de coude… Tout y passait avec des résultats très aléatoires. Des crèmes spécifiques pour peaux de chamois ont alors commencé à être élaborées. Déjà à l’époque, la multitude des solutions ne répondait pas toujours aux exigences parfois très différentes de tel ou tel pratiquant. Les épidermes sont très distincts d’une personne à l’autre. Les morphologies le sont également. Les gênes ou irritations peuvent donc être également d’origines et de formes très variables selon les individus. Pour prendre un exemple simple, diagnostique et traitement diffèrent selon qu’on soit une femme ou un homme.

L’arrivée du fond de cuissard synthétique a révolutionné la vie des cyclistes. Les crèmes spéciales conçues pour peaux de chamois n’étant plus adaptées, d’autres sont venues les remplacer avec toujours plus ou moins de bonheur.
Là encore, le principal risque d’un usage trop fréquent réside dans la fragilisation de l’épiderme qui endurera donc de plus en plus difficilement les frottements.
Le développement des fonds de cuissards synthétiques a en outre énormément progressé durant les vingt dernières années. La combinaison des matières et des densités offre un confort que les anciens n’ont jamais connu. Grâce à ces avancées technologiques, les risques d’irritations ou de blessures ont diminué et, par conséquent, le besoin de recourir à un gel apaisant devient de plus en plus facultatif.

Il faut également garder à l’esprit que des crèmes ou gels, dont on connaît rarement la composition exacte, peuvent s’avérer corrosifs avec les matières synthétiques utilisées dans le fond de cuissard. Elles peuvent donc en dégrader les qualités.

Pour les longues sorties éventuellement

Le développement de l’ultra-cycling et du bike-packing ont vu apparaître une nouvelle catégorie de cyclistes avec de nouvelles exigences. L’endurance privilégie le confort et la résistance à l’usure plutôt que la performance pure. La répétition induite dans le pédalage n’est pas un mouvement qui a vocation à être pratiqué sur des journées complètes. Cycliste, machine et équipement sont donc sollicités à l’extrême. Dans ce cas, l’emploi d’une crème préventive permettant de limiter l’échauffement à long terme peut s’avérer utile. Là encore, le choix du produit employé doit être mûrement réfléchi et, de préférence encore, validé par un avis médical.

Contre une irritation passagère

Lorsque une cause externe à une irritation a été identifiée (mauvaise position, qualité de cuissard médiocre, etc.), l’usage d’une crème apaisante ou d’une pommade anti-inflammatoire peut permettre de continuer la pratique en attendant un retour à la normale.

Quels que soient le profil du sportif, son équipement ou les produits qu’il utilise, la récupération fait partie intégrante de toute pratique. L’apprentissage de tous les sports passe dans la capacité d’un athlète à savoir écouter son corps. La recherche de la performance doit s’accompagner d’une progression mesurée en tenant compte des nombreux paramètres qui sont propres à chacun. Ne pas en tenir compte peut devenir nocif pour votre santé. Lorsque votre corps vous envoie des signaux de fatigue, il est important de les prendre en considération et d’agir en conséquence. Consultation, soins adaptés et repos restent les remèdes les plus efficaces.